Artenréel, l’histoire d’un nom…

Artenréel, l’histoire d’un nom…

La danse – Henri Matisse

« L’artiste se forge dans cet aller-retour perpétuel de lui aux autres, à mi-chemin de la beauté dont il ne peut se passer et de la communauté à laquelle il ne peut s’arracher. » – Albert Camus, discours d’acceptation du prix Nobel, 1957

ART :

La relation qui campe au cœur de la construction d’Artenréel pose avant toutes choses une question. Celle du sens de la création artistique nécessaire à tout projet de société. La place de l’art et de la culture est depuis toujours regardée de façon marginale, obligeant ses acteurs à se soumettre à des conditions professionnelles plus complexes que les autres secteurs d’activité.  Artenréel a trouvé sa place en tant que vecteur de lien social, d’entraide et de désir d’entreprendre ensemble en amenant une forme d’individualité jusqu’au collectif. En permettant au « je » de devenir « nous ». Avoir la possibilité de se retrouver par pairs et de nourrir une réflexion grâce à l’autre. Car c’est depuis toujours l’échange et le partage d’idées qui permettent au milieu artistique de fonctionner et de s’enrichir.

Tableau "Morning sun" de Edward Hopper

Morning sun – Edward Hopper

TEMPS :

La vie coopérative implique de poser de l’écoute et de la réciprocité. Artenréel s’est construit autour de valeurs humaines, en prenant en compte le temps de travail lié à la création, les différents rythmes liés au processus artistique, afin de permettre une prise de recul et la maturation nécessaire pour chaque projet. Toute personne ayant sa propre construction, son cheminement artistique ou sa façon de penser. Par le biais de temps collectif, les univers artistiques se rencontrent, puissant et donnant des ressources précieuses propres à chaque projet. Il ne faut pas oublier que les artistes sont confrontés à des problématiques et des contraintes socio-économiques importantes passant par  des processus souvent lents, qui demandent de la patience et de la persévérance. Artenréel joue un rôle à ce niveau et se positionne comme une aide et un soutien qualifié face à ces démarches (aide juridique, administratif, ainsi qu’un relation d’accompagnement et de gestion propice au développement des revenus d’activités). Ces temps de dialogue apparaissent comme un appui dans le cheminement professionnel des artistes.

RÉEL :

La vie coopérative implique des règles tangibles prenant en compte le respect de chacun. Être sensible aux autres et leur besoin tout en laissant de la place au sein de cet espace en commun. Arriver à faire coïncider des valeurs professionnelles et personnelles qui construisent la base du travail artistique. Trouver l’équilibre nécessite forcément une prise de risque afin de mettre en orchestre l’invisible d’un bon fonctionnement. Cet art de faire vivre les désaccords se base sur une règle première ; celle d’un accompagnement démocratique d’entreprise ainsi que la volonté d’aider à grandir dans ce modèle qui va à l’encontre d’un système d’auto-entreprenariat fragilisant et isolant les individus. Etre en coopérative c’est ne pas être seul, c’est donner son avis et recevoir une écoute, c’est s’impliquer et réfléchir au-delà de soi, c’est être protéger et considéré, c’est aussi interroger le monde de manière structuré puis essayer d’y trouver des réponses.

Artenréel s’inscrit dans un écosystème par le biais et la force de réseaux associatifs spécialisées tel que Plan d’Est, Central Vapeur ou Accro. Un réseau d’autres coopératives mutualisées (Antigone et Coopénates, Coobatir), ou encore des structures engagées dans une démarche d’Économie Sociale et Solidaire telles que Kaleidoscoop.

Article rédigé par Gabrielle Pretot, Sabine Bossuet et Lorry Begin.