Artiste pluridisciplinaire – Mercenaire en contamination artistique !
Son parcours l’aura emmenée deux fois aux Arts Décoratifs de Strasbourg, une première fois en communication graphique, ce qui fait d’elle une directrice artistique chez Reymann pendant sept ans, jusqu’à ce que finalement elle décide de retourner étudier en section scénographie puis art afin de goûter à la création sans que l’art n’ait besoin d’être au service de quelque chose. Elle y ajoute le Certificat de Plasticien Intervenant et la voilà aussi intervenante artistique !
Alors qu’elle participe à des expositions collectives, elle réalise que le public est moins intéressé par les oeuvres qu’il vient voir lors de vernissages que par le buffet et les bavardages mondains… Cette remarque va orienter son travail d’artiste dans l’interaction qu’il peut y avoir entre les oeuvres, les artistes et le public, elle explorera la performance impliquant le public. Un premier pas qu’elle fait avec cette photographie d’un bassin de femme entouré d’une ceinture de préservatifs usagés, exposée à des collégiens et des personnes âgées, qu’elle fait écrire pour réfléchir et parler de la sexualité.
De là, ce qui l’intéresse c’est ce que peut apporter la pratique de la création à un public large. Elle travaille alors en prison, à l’hôpital, auprès des gens du voyage… Les ateliers se multiplient et un aller-retour entre ce qu’elle crée et ce qu’elle apporte au public se construit : « La confrontation avec le public des propositions créatrices est pour moi un élément essentiel de mes créations. »
Curieuse et avide de rencontres, Babette participe en 2004, à une formation lancée par le TJP et Carlo Boso sur la comedia Dell’Arte qui lui fera goûter à la comédie, au jeu d’acteur, une autre approche qui la « met à nu ». Elle entre alors dans Artenréel et s’engage dans l’aventure collective de Hautepierre sur les Tréteaux, des artistes de diverses disciplines vont à la rencontre des habitants du quartier. Au fil des années, le projet évolue et Babette en devient la responsable avec en 2012 ce très beau projet de restitution Méli-Mélogis.
Depuis bientôt dix ans, qu’elle mène sa barque dans Artenréel, Babette a trouvé une place de choix au coeur des projets collectifs qu’elle coordonne car partager avec d’autres, inventer au pluriel, être porteuse de rencontres qui vont aider à contaminer le reste
du monde grisonnant est une éthique qui lui sied. Ce qu’elle aime le plus c’est être le chef d’orchestre d’une partition qui peut être interprétée par chacun en fonction de sa personnalité.
Le Grebiac est alors sa dernière proposition collective, entre performance et intervention. Dans ce foisonnement de projets éclectiques, d’ateliers menés à bras le corps (une dizaine par semaine), Babette rêve au fond de se poser un jour le temps d’une résidence.