Fanny Munch alias Fanch’ se dit ‘‘Artiviste’’
Fanny utilise les arts plastiques comme moyen de médiation autour de la création contemporaine, la médiation servant à résoudre une incompréhension autour de l’art contemporain pour les publics non initiés.
Son travail avec les publics part de l’acte de créer quelque chose en dehors de l’utile, il s’agit de rendre légitime cet acte qui pour elle est comme une évidence, un besoin, une libération. Et cela, elle souhaite le transmettre à des publics variés en inventant des moyens ludiques de rendre accessible aux personnes avec lesquelles elle travaille (enfants, adultes, personnes handicapées) les œuvres rencontrées.
Malgré son entrée encore récente au sein d’Artenréel (2010) Fanny est impliquée dans plusieurs projets collectifs : Jardingue à Mulhouse (projet artistique participatif), Instant(ané) livre photo et textes sur la mémoire émotionnelle des personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer et La Lucarne, projet en duo avec Eléonore Dumas (photographe) d’interventions artistiques avec des personnes ordinaires et extraordinaires.
Fanny trouve facilement sa place au sein d’une coopérative, elle sent qu’elle y a des choses à faire en termes de stimulation et de partage, de besoin d’être emportée dans une histoire qui la dépasse. Elle dit puiser sa créativité dans les projets collectifs même si l’articulation avec le développement de projets plus personnels est peu commode. Le collectif est souvent chronophage et Fanny souhaite aussi se consacrer à son univers propre : sculptures en barbeliane (plante invasive des villes), de créatures d’insectitudes, ateliers de créations à partir de matériaux de récupération.
Au sein d’Artenréel, elle initie le désir de réfléchir autour de la question du travail en proposant de visionner un premier film sur les cheminots. Le travail, c’est une thématique qui la poursuit depuis qu’elle a accumulé les expériences après l’université (arts plastiques et métiers du livre) dans différents milieux : travaux saisonniers, emplois à l’usine, mais aussi comme bibliothécaire dans une médiathèque pour enfin trouver une manière plus propice d’exploiter son potentiel au sein d’une coopérative. Ce qui selon elle n’est pas non plus sans poser de questions : question du temps et de l’argent, de la difficulté à faire face à de nombreuses périodes de travail intense se succédant, à gérer son agenda et son inscription dans des projets de manière réaliste.