Véronique Ohsé – prototypiste et matériaulogue

Véronique Ohsé – prototypiste et matériaulogue
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Photo : Loic Thirion

À 16 ans, Véronique souhaite créer des bijoux, elle oriente son parcours vers un diplôme d’orfèvrerie en Belgique d’où elle est originaire et poursuit sa formation supérieure à l’école des Arts Décoratifs de Strasbourg puis à Amsterdam à la Rietveld Académie. Ensuite, elle propose ses pièces uniques dans de  nombreuses expositions. Son travail à l’époque, l’incite à utiliser des matériaux peu courants permettant de travailler différemment les aspects des pièces en série.

En 83, elle monte sa structure afin de réaliser du travail sur mesure pour des agences de pub, des industriels. Elle glisse alors du bijou à des réalisations  plus grandes (soclages en plexiglas, objets meublant, signalisation etc..) et conçus avec les contraintes du bijou. A partir de 88, Véronique enseigne à l’école des Arts déco, puis à l’école d’Architecture en design la question des matériaux et des prototypes ou comment rendre possible le passage du projet à l’objet.

Curieuse de tout et surtout de l’invention d’outillage simple et polyvalent, elle réalise sur commande des objets qui n’existent pas encore. Ainsi, un lustre constitué de 187 boules en verre du Centre d’art verrier de Meisenthal  trouve sa place à l’Eglise St Foy de Sélestat. Récemment elle a crée des fromages en silicone factices à s’y méprendre, pour le musée du fromage à Munster, ou encore des cartes en relief fraisées numériquement à partir de fichiers IGN permettant de mettre en valeur un patrimoine à des fins didactiques  ou illustratives…

Son parcours est évolutif et Véronique palpite de mettre à profit ce qu’elle connaît et maîtrise pour aller vers des projets chaque fois neufs et différents. Elle est entre-autre la réalisatrice dès 1997 de Libre-objets, une structure d’insertion montée de toutes pièces pour accueillir les personnes sortant de prison afin de les aider à s’insérer par la réalisation d’objets porteurs de messages forts. Le projet lui fait découvrir un nouveau métier dans lequel le maitre mot est le « faire-ensemble », avec des personnes qu’il faut hisser. Elle dit : « si on ne rame pas ensemble, on coule ».  C’est un peu ce qu’il se passe quand en 2005, trop de travail la brûle d’un feu qui s’appelle burn out. En 2010, elle rencontre Artenréel et sent qu’humainement et personnellement, elle n’est plus seule. Elle orchestre et coordonne le travail telle une architecte pour que les objets qu’elle réalise puissent être matérialisés de concert avec des corps de métier. Dans Artenréel, elle a des pairs avec lesquels partager. Elle y trouve un enrichissement régulier et souvent informel, des échanges pour s’élever comme elle voudrait. Selon ses mots, « une superbe auberge espagnole ».  En 2014, elle entre au sociétariat, car cela fait partie du but initial, ce qui veut dire, selon Véronique « j’ai les moyens de prospérer. »

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