Sur l’année 2013, les 93 entrepreneurs salariés en activité ont réalisé un chiffre d’affaires (CA) Hors Taxes (HT) d’environ 1 250 000 €. Chiffre tout à fait honorable, mais que traduisent ces chiffres ?
Il convient de distinguer dans l’analyse les ES de moins de 3 ans, pleinement inscrits dans le dispositif d’accompagnement de la CAE, des ES de plus de 3 ans, en principe autonomes et éligibles au sociétariat.
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1er constat : les volumes d’activités diffèrent selon l’ancienneté
53 ES (soit 57%) ont moins de 3 ans d’ancienneté : ils réalisent ensemble 40% du CA total. 40 ES (soit 43%) ont une ancienneté supérieure à 3 ans et réalisent 60% du CA total. Ainsi, le CA d’un ES de moins de 3 ans est en moyenne d’environ 7 500 €, il double après 3 ans, pour atteindre 15 000 €.
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2ème constat : une maîtrise des frais d’activités et une priorité donnée aux salaires
Malgré les volumes réduits d’activités, les salaires bruts versés correspondent à environ à 50% des CA réalisés. En y rajoutant les charges patronales (taux moyen constaté environ 20%), une part de 30% du CA permet de couvrir les frais d’activités, tout en permettant d’envisager, pour certains, une situation bénéficiaire lors de la clôture des comptes annuelle.
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3ème constat : les revenus doublent après 3 années d’ancienneté
Tout comme le CA, la moyenne des salaires bruts des ES de plus de 3 ans correspond au double des salaires bruts des entrepreneurs de moins de 3 ans (7 500 € brut contre 4200 € pour les moins de 3 ans).
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4ème constat : une poignée d’entrepreneurs gagnent plus que le SMIC
La moyenne des 10 salaires les plus élevés est d’environ 18 000 €, ce qui correspond à environ un temps plein au SMIC. Seuls quelques entrepreneurs ont ainsi un revenu supérieur au SMIC.
Pourtant, hormis les entrepreneurs qui sont dans une logique de temps choisi, tous semblent développer leur activité à temps complet. Nous devons nous interroger sur ce que ces chiffres cachent. Les entrepreneurs d’Artenréel sont-ils pluriactifs ? Ont-ils des activités en dehors de la coopérative ? Le temps de travail est-il choisi ou au contraire subi ? Quelle place occupe les revenus sociaux (chômage, RSA, etc.) dans le modèle économique d’un artiste ? Le temps de travail non rémunéré offre-t-il d’autres formes de gratifications ?
Cette photographie prise sous l’angle économique semble malgré tout donner des signes d’espoir. Le paradigme des indicateurs économiques est peut être dépassé et d’autres indicateurs viendront sans doute compléter cette analyse : l’étude SROI1 en cours, visant à identifier la richesse sociale créée, nous donnera sans nul doute d’autres éléments d’appréciation. Enfin, autre fait positif pour notre organisation collective de travail : près de 15% du CA provient des projets collec- tifs encadrés par la coopérative.