Après un bac en arts appliqués, Barbara se dirige vers la céramique en se formant à l’école supérieure des arts appliqués Duperré à Paris, puis poursuit sa formation à l’Ecole des Arts décoratifs de Strasbourg en section objet/terre. A partir de 2002, elle équipe son atelier avec un four pour y déployer ses recherches et son vocabulaire plastique. Petit à petit, elle expose ses pièces et développe son activité d’artiste intervenante – elle mène des ateliers dans les établissements scolaires et des cours à l’Université populaire – sans rien lâcher de son travail personnel et de sa recherche plastique. Une recherche qui s’est fixée sur la porcelaine pour sa blancheur, sa finesse, son mode de transformation par la cuisson, et qui interroge les notions de fragilité, de tension, de superposition, d’enveloppe. Des termes qui évoquent la matière corporelle et les différentes incarnations possibles de peaux. Pourtant, sa recherche ne se limite pas qu’à cette thématique, elle évolue en fonction des commandes et des collaborations qui lui permettent d’étendre le champ des possibles.
Chaque année, Barbara participe à des expositions collectives ou personnelles qui attestent de sa vivacité et son mordant au travail. En 2007, elle entre dans la coopérative Artenréel pour solutionner la question du cumul des statuts, elle continue le développement de pièces utilitaires, comme la vaisselle ou les lampes qu’elle vend lors d’expositions de design (Salon Résonnances, Oz les métiers d’art avec la FREMAA …) et prend part à des projets collectifs d’intervention artistique comme dans le collectif Hautepierre sur les Tréteaux. Le travail afflue, et elle dit « on vient me chercher et je ne sais pas vraiment dire non. » Elle associe des commandes utilitaires comme celle de l’Auberge de Frankenbourg, un restaurant gastronomique, qui renouvelle sa vaisselle à des projets plus cocasses comme la création d’une soupière à l’effigie du Père Ubu pour un membre de Pataphysique. Elle enseigne à la faculté d’Arts plastiques et propose des workshops comme avec les BTS design au Lycée le Corbusier. Elle intervient à La Forge, un centre de formation à l’expression artistique à Marmoutier mais aussi en périscolaire pour entre autre, la réalisation d’une rosace en mosaïque pour le millénaire de la cathédrale. Elle monte des expositions artistiques plus personnelles ou de commande comme en 2013 à la Médiathèque Malraux autour d’Ulysse L’ici et l’ailleurs.
Barbara se prête au jeu de nombreuses découvertes et ne vit aucune routine dans le travail mais avoue s’épuiser un peu, prendre sur ses vacances ou week-end pour créer, se sent temporellement et financièrement à flux tendus. Car si les interventions sont rémunératrices, la céramique la fait vivoter, exigeant du temps de réalisation, des coûts importants de matière première et d’énergie pour la cuisson. Elle se situe aujourd’hui à un endroit, où son travail connaît une certaine reconnaissance, mais où elle ressent le besoin de se poser pour y voir plus clair dans les choix à faire.